Quinze œuvres d’Ozias Leduc décorent de façon grandiose les murs de l’église. Photo : Michaël Turcotte
«Des gens nous disent: “On est venus souvent mais on n’avait jamais remarqué qu’on voit l’étoile de David ou un petit coin du lac Hertel, qu’il y a autant d’histoire locale”, confie Antoinette Leroux, présidente de Patrimoine hilairemontais. Les gens ressortent d’ici avec beaucoup de fierté.»
D’ordinaire, les visites à l’église ont lieu à l’occasion de messes, de funérailles ou de mariages. L’église de Mont-Saint-Hilaire est certes un lieu de culte, mais elle a aussi cette particularité d’être «un monument historique, d’avoir des œuvres d’Ozias Leduc qui sont un bien culturel», souligne à juste titre Mme Leroux, qui relève aussi «le mélange de styles: on reconnaît à la fois l’architecture néogothique, avec les colonnes et les ogives, et l’art néoroman, avec les fenêtres et les vitraux.»
C’est dans cette perspective et dans le cadre du 150e anniversaire de naissance d’Ozias Leduc que sont organisées les fort instructives visites guidées de Patrimoine hilairemontais, un organisme voué à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine de Mont-Saint-Hilaire.
Une iconographie particulière
Le clin d’œil d’Ozias Leduc au caractère judaïque du mariage de Marie et Joseph, qui se déroule dans une synagogue, tranche, aux yeux de Mme Leroux, avec la vision qu’on avait de l’art à cette époque. «Faire ça avant 1900, c’était osé», fait-elle observer.
Antoinette Leroux, présidente de Patrimoine hilairemontais. Photo : Michaëlle Turcotte
Quinze œuvres d’Ozias Leduc décorent de façon grandiose les murs de l’église. «Il a passé six mois à Paris où il a fait 27 esquisses», relate la présidente. Avant d’y aller, l’artiste a réuni une équipe à laquelle se sont joints ses deux frères. L’objectif était, entre autres, d’appliquer la technique du pochoir pour préparer les contours des œuvres. Le produit fini ressemble ainsi à de la céramique. De retour d’Europe, Ozias Leduc s’attela à créer les 15 tableaux, auxquels s’ajoutèrent deux croquis de vitraux et les deux luminaires. Les œuvres auraient été peintes entre 1896 et 1900 dans son atelier Correlieu.
Mme Leroux explique qu’Ozias Leduc a utilisé, outre la technique du pochoir, celle du poncif. Elle précise que ses tableaux ont été réalisés sur des toiles de jute, pour être par la suite «marouflés» (collés). «Son iconographie est très différente de celle des artistes qui copiaient les œuvres italiennes. Lui, il a décidé de mettre une touche locale: présence du mont Saint-Hilaire, de la rivière, du lac Hertel…»
L’église de Saint-Hilaire a été le premier lieu où l’art religieux d’Ozias Leduc a pris son envol; ce sont plus de 35 lieux de culte qui accueillent aujourd’hui ses œuvres.
Les visites ont lieu du lundi au vendredi de 12 h à 17 h, et ce jusqu’au 29 août. L’église est aussi ouverte les dimanches 10 et 24 août. Le coût est de 5 $, mais les visites sont gratuites pour les résidents de Mont-Saint-Hilaire (sur présentation d’une preuve de résidence) et les enfants de moins de 12 ans accompagnés d’un adulte. L’église est située au 260, chemin des Patriotes Nord, à Mont-Saint-Hilaire. Information: 438 777-7958 ou www.patrimoinehilairemontais.org.